Annulé - Attribution du prix Vitale et Arnold Blokh à « L’Art et la Race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières » d’Anne Lafont

Remise du prix Vitale et Arnold Blokh

Suite aux dispositions prises par l'INHA dans le contexte du COVID-19, cet événement est annulé.

L’Institut national d’histoire de l’art et la Fondation Jean Blot sont heureux d’annoncer l’attribution du prix Vitale et Arnold Blokh à L’Art et la Race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières d’Anne Lafont (Presses du réel, 2019). Ce prix récompense un ouvrage publié en français sur l’art occidental entre le XVIIe siècle et la première moitié du xxe siècle. Il est désormais attribué tous les deux ans, en alternance avec le prix littéraire Jean Blot. Son créateur, l’écrivain Alexandre Blokh, dit Jean Blot, grande figure intellectuelle engagée en faveur de la défense de la liberté d’expression, disparu en décembre 2019, souhaitait valoriser des ouvrages portant les valeurs humanistes qu’il défendait. Les membres du jury présidé par Olivier Poivre d’Arvor ont salué l’exigence intellectuelle, le caractère novateur et l’actualité du livre d’Anne Lafont.

La remise du prix aura lieu le 12 novembre 2020 à l’INHA.

À partir d’une recherche de plus de dix ans sur les différentes formes de représentations des Noirs dans l’art français d’avant l’imaginaire abolitionniste, l’historienne de l’art Anne Lafont propose une étude inédite des relations étroites et paradoxales de l’art et la race à l’époque des Lumières. L’auteure revisite l’histoire de l’art et des cultures visuelles depuis la fin du xviiie siècle, lorsque les colonies antillaises apparaissent dans le champ artistique métropolitain jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, quand l’échec de la première abolition de l’esclavage durcit la représentation de la violence des conditions de vie dans les plantations (à l’époque de Girodet et Géricault). L’auteure aborde ainsi la représentation des Noirs sous l’angle des savoirs anthropologiques et des expériences esthétiques en l’articulant à l’histoire de l’esclavage colonial comme à l’histoire du luxe métropolitain. L’ouvrage avait été mis à l’honneur lors d’une séance des Dialogues de la salle Labrouste organisée par l’Institut national d’histoire de l’art le 23 mai 2019 dans un échange entre l’auteure et l’historienne de l’art Elvan Zabunyan. Il connaît une résonnance toute particulière avec les événements actuels.

« J’ai souhaité travailler sur le caractère diffus et étendu de la présence noire en images. Le défi revenait à établir ce qui n’avait pas été vu, ce qui était resté en marge des œuvres alors que les Africains étaient alors, et dès lors, partout ; et de comprendre dans quelle mesure cette omniprésence discrète, allusive, mineure en apparence mais ultra-diversifiée, correspondait non seulement avec la réalité d’une France noire, mais aussi avec le caractère impérial des métropoles européennes, au point que l’africanité se logeait au premier plan des activités artistiques. »

À propos de l’auteure

Anne Lafont est historienne de l’art, directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Elle a suivi ses études universitaires au Canada et en France avant d’être pensionnaire de la Villa Médicis – Académie de France à Rome. En 2003, elle a été élue maîtresse de conférences en histoire de l’art moderne à l’université Paris Est Marne-la-vallée et, quatre ans plus tard, elle a rejoint l’Institut national d’histoire de l’art en tant que responsable des programmes de recherche dans le domaine de l’historiographie artistique puis en tant que rédactrice en chef de la revue de l’INHA, Perspective. Elle est élue directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales en 2017 sur un projet intitulé Histoire de l’art et créolités. Ses travaux ont porté principalement sur l’art des xviiie et xixe siècles avec un intérêt particulier pour l’œuvre de la Révolution française et l’imagination picturale des nouveaux citoyens, les Noirs, à l’échelle des révolutions atlantiques. En parallèle, elle a initié des recherches sur la question des savoirs naturalistes et anthropologiques en lien avec les cultures visuelles du voyage, de l’expédition scientifique et du cabinet de curiosités (L’artiste savant à la conquête du monde moderne, 2010 ; 1740, L’abrégé du monde, 2012) mais aussi des travaux sur les écrits des femmes sur l’art autour de 1800 (Plumes et pinceaux. Discours de femmes sur l’art en Europe, 2012). En 2019, elle a publié Une Africaine au Louvre en 1800. La Place du modèle, à propos du fameux Portrait d’une femme noire réalisée en 1800 par Marie-Guilhemine Benoist. Son travail s’oriente désormais vers l’art des Antilles françaises pendant la période coloniale et, d’une manière générale, vers les arts et les cultures de l’Atlantique noir. Dans ce sens, elle a dirigé avec Vincent Debaene le prochain numéro spécial de la revue Critique (juin 2020) dans lequel elle signe un article intitulé « Penser depuis l’art Noir ».

Remise du prix Vitale et Arnold Blokh
Couverture de l’ouvrage L’Art et la Race. L’Africain (tout) contre l’oeil des lumières. Anne Lafont (Les presses du réel, 2018)
  • Novembre 2020

    • Jeudi 12

      18:30 - 19:30

Adresse

Institut national d'histoire de l'art - Galerie Colbert, auditorium

2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs - 75002 Paris