[En ligne] Conter, colporter

Gestes d'images

Des interactions entre colporteurs, pratiques commerciales et imprimés

Cette intervention se concentre sur la relation entre les marchands itinérants d’estampes et les imprimés qu’ils distribuèrent, en Angleterre et dans les Pays-Bas, entre 1750 et 1900. On y explorera comment la régulation (autorisation, interdiction, censure), les circonstances socio-politiques, les espaces de commerce publics (rues, places, ponts, écluses), les outils matériels (coffres, paniers, bâtons, chapeaux, paquets et instruments), les contextes géographiques (climats, paysages, distances, routes) et les techniques de vente (chant, cri, performance, porte-à-porte, prospectus, négociation) ont eu un impact sur les biens distribués. On défendra l’idée qu’un lien étroit existe entre le contexte du commerce itinérant, la matérialité et les fonctions de documents typiquement liés au colportage, tels que les pamphlets, ballades, almanachs, gazettes, complaintes criminelles et imagerie populaire.

Cette séance se déroulera en partie en anglais.
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Intervenant

Jeroen Salman (université d’Utrecht)

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Contes à découper : morceaux choisis

Dans un contexte général d’accroissement, de diversification et de spécification des objets culturels destinés à l’enfance, les planches d’images à découper conquièrent un public large au XIXe siècle. Leur production est contemporaine du développement d’une littérature spécifique pour la jeunesse, dans laquelle l’acculturation s’opère par la médiation du jeu et de l’image. Elle répond aux besoins des familles dans un contexte de recentrement sur l’intimité, qui se soucie de protéger les enfants des influences extérieures et conduit à l’encadrement de leurs loisirs. Elle relève aussi de l’apprentissage de la maîtrise du geste et du corps. En m’appuyant sur l’exemple des contes de Perrault, valeur sûre de la littérature de jeunesse sur laquelle les imagiers s’appuient pour le lancement de leurs nouveaux produits, je montrerai les incidences attendues et imprévues de ces nouveautés, tant du côté des appropriations enfantines d’une œuvre canonique, que des transmutations du texte de Perrault.

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Intervenante

Annie Renonciat (université de Paris)

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À propos de ce séminaire

Nombreux sont les gestes attachés à la manipulation physique des images. Dessinant un faisceau de procédés, d’usages et de valeurs, ils font l’objet de ce séminaire. Dédié à l’exploration des opérations matérielles que suscitent les pratiques quotidiennes ou exceptionnelles, populaires ou savantes des images, de leur fabrication à leur manipulation, leur association, leur altération, etc., ainsi qu’à l’analyse de ce que de telles pratiques indiquent du rôle des images comme de la valeur qui leur fut conférée, ce cycle de six séances prend pour thème l’appropriation – le développement d’une relation intime aux images, par le geste. Centré autour d’un long xixe siècle, le séminaire ne s’y limitera néanmoins pas, et s’ouvrira à des champs variés, des pratiques amateur à la création textile, en passant par le monde des ephemera.

Voir le programme complet du cycle de séminaires

Gestes d'images
Reizende Prentenkoopman, in J.J.A. Goeverneur, Proza en poëzie. A.W. Sijthoff, Leiden, ca. 1880, p 105
  • Juin 2021

    • Jeudi 24

      11:00 - 13:00

Adresse

Institut national d'histoire de l'art (INHA)

2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs - 75002 Paris