Corps monumental de la basilique et son identité

Le corps du monument sacré. Formes architecturales et décoratives, environnement et identités (IXe-XIIe siècle)

La basilique ad corpus est un type d’église emblématique du phénomène de substitution de l’identité du monument sacré à celle du saint chrétien. Ce type d’église marque la présence du saint et monumentalise le corps qu’elle abrite autant qu’elle produit le corps collectif de sa communauté (son église). Pourtant, l’édifice gagne en autonomie dans le temps. Acteur des textes hagiographiques, il devient lui-même vecteur de la présence vivante du saint (dont on perd parfois la trace dans le monument) et opère des
miracles en son nom. Ce transfert d’identité peut être envisagé comme un principe de l’agencement du monument, de sa forme, de sa décoration et de son agentivité dans les textes. Ces questions portent à considérer
le monument par-delà les catégories fonctionnelles et institutionnelles pour envisager l’église « funéraire » comme un type de monument pourvu de sa propre identité.

Intervenants
Sophie Sanzey (université Lumière Lyon 2), Éric Sparhubert (université de Limoges), Cécile Voyer (université de Poitiers)

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À propos des journées d'études : Le corps du monument sacré. Formes architecturales et décoratives, environnement et identités (IXe-XIIe siècle)

Depuis l’Antiquité, le monument est vu comme un organisme vivant, un corps dont l’intégrité et l’organisation interagissent avec l’environnement. Le Moyen Âge conserve cette perception. Il conçoit l’édifice sacré comme un corps localisé, positionné et orienté dans son environnement, et comme un corps métonymique du corps social : l’Église.
Deux cycles de rencontres (2022 et 2023) feront converger les réflexions actuelles sur le monument médiéval vers cette perception d’un corps dans son environnement. Les échanges se fixeront sur le IX-XIIe siècle, séquence historique d’intense monumentalisation du paysage et de réflexions chrétiennes sur la fonction du monument sacré. Le cycle 2022 interrogera
le corps monumental par le biais de son identité et de sa présence. Ce corps produit une identité communautaire et territoriale. Mais, par-delà les acquis historiographiques sur l’espace ecclésial (cadre de la liturgie et de la décoration) et sur le monument comme un fait sociologique (forme intelligible du social), il s’agit de penser comment le monument met en présence, aussi, sa propre identité : celle d’un corps vivant, voire d’une personne caractérisée par sa singularité, son histoire, ses attributs, ses marqueurs et son réseau.

En partenariat avec l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Comité scientifique
Mathieu Beaud (INHA), Philippe Plagnieux (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Domaine de recherche
Histoire de l’art du IVe au XVe siècle

Le corps du monument sacré. Formes architecturales et décoratives, environnement et identités (IXe-XIIe siècle)
Châsse de Saint Calmin, Mozac, abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Caprais (ca. 1168-1181)
  • Mars 2022

    • Mercredi 23

      14:00 - 17:30

Adresse

Institut national d'histoire de l'art - Galerie Colbert, Salle Giorgio Vasari

2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs - 75002 Paris - 75002 Paris

Conditions

  • Entrée libre dans la limite des places disponibles