De Varsovie aux archives fédérales allemandes : la destinée d’un film spolié : Europa de Franciszka et Stefan Themerson

Les artistes, écrivains et cinéastes polonais Franciszka et Stefan Themerson, auteurs en 1931 du film d’avant-garde Europa, écrit à partir d’un poème d’Anatol Stern, s’étaient réfugiés à Londres au début de la Seconde Guerre mondiale, après un passage par Paris en 1938. C’est dans la capitale française, pendant l’Occupation, que leurs films furent volés. De façon inattendue, les bandes d’Europa sont réapparues en 2019 au Bundesarchiv de Berlin, les archives fédérales allemandes. Jasia Reichardt, ayant droit et gardienne de la mémoire du couple d’artistes, elle-même théoricienne de l’art, revient sur le parcours artistique et européen des Themerson, et sur la spoliation de leurs films, la restitution d’Europa et la recherche des films qui demeurent disparus.

Intervenantes
Jasia Reichardt, critique d'art, commissaire d'exposition, nièce de Franciszka et Stefan Themerson (sous réserve)
Klaudia Podsiadlo, historienne de l'art, fondatrice de common room

À propos de ce séminaire

Organisé depuis 2019, ce séminaire s’est désormais imposé dans le champ de la recherche relative à la spoliation des biens culturels, à la provenance des œuvres d’art, et aux conséquences de la perte et de la disparition de ces biens. En 2022, la programmation a été élaborée en collaboration avec la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, et en partenariat avec l’Institut national du patrimoine. Elle poursuit le champ d’investigation, déjà élargi au contexte, à la signification, et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’œuvres d’art. Les questions restent nombreuses : pourquoi recherche-t-on les œuvres d’art ? Pourquoi s’intéresse-t-on aux œuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? Quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? Qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une œuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire s’intéresse également aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art, des historiens et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés à travers leurs œuvres.

En collaboration avec la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, et en partenariat avec l’Institut national du patrimoine

Comité scientifique
Christian Hottin (INP), Ines Rotermund-Reynard (INHA), David Zivie (ministère de la Culture)

Programme de recherche
« Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation (1940-1945) », cheffe de projet Ines Rotermund-Reynard (domaine Histoire des collections, histoire des institutions artistiques et culturelles, économie de l’art)