Du scandale à King Kong : "Le gorille enlevant une femme" d’Emmanuel Fremiet

Les avant-premières du festival de l'histoire de l'art

Dans le contexte de la seconde moitié du 19e siècle, la science bouscule les frontières entre animalité et humanité. Le groupe sculpté de Fremiet incarne avec force les grandes interrogations et interprétations que certains artistes animaliers soulèvent et proposent, entre théorie de l’évolution, érotisme, bestialité, combat, définition du corps et du statut de la femme…

« Il y avait un art noble – la représentation de la figure humaine – et un art non noble – la représentation de l’animal. Entre les deux, il y avait bien place, il est vrai, pour un art intermédiaire, pour une formule mixte, la lutte de l’animal contre l’homme, et c’est ce genre que, dès 1853, j’adoptais (…). Mais j’eus le malheur en 1859, de passer au gorille en un temps où le bruit commençait à se répondre que l’homme et le singe étaient frères, c’était bien de l’audace, et ma tentative s’aggravait de ceci que, le gorille étant le plus laid de tous les singes, la comparaison n’était pas flatteuse pour l’homme ». Emmanuel Fremiet.

Intervenants
Zoé Marty (Musée des Beaux-Arts de Lyon), Karine Prévot et Olivier Vayron (Centre André Chastel)

Modérateur
Thomas Renard (Université de Nantes)

Introduction
Catherine Le Treut (Musée d’arts de Nantes) et Jean-Rémi Touzet (Musée d’arts de Nantes)

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À propos du 11e édition du festival de l'histoire de l'art

Conférences, tables rondes, projections de films, expositions, salon du livre, rencontres étudiantes et professionnelles, visites, ateliers pour enfants, concerts… le festival, ce sont plus de 200 événements mettant en scène la richesse des arts visuels de toutes les époques. Pour sa 11e édition, le festival de l'histoire de l'art mettra à l'honneur le Portugal et aura pour thème l’animal.

Comme chaque année, le festival sera le grand rendez-vous de l’histoire de l’art pour le grand public, les amateurs, lesprofessionnels et les étudiants, qui pourront partager les passions et les questionnements qui les animent. Plus que jamais l’histoire de l’art est destinée à toutes et tous parce qu’elle offre des clés de compréhension du monde et de la société.

Cette année, pour répondre à l’invasion de l’Ukraine, tout en maintenant la programmation prévue autour du thème et du pays invité, une série de quatre tables rondes dédiées à l’histoire de l’art et du patrimoine en Ukraine sera programmée les samedi 4 et dimanche 5 juin, en solidarité avec le peuple ukrainien.

La place de l’animal dans l’art, à toutes les époques et dans toutes les cultures, sera le thème fédérateur de cette édition.Avec des historiennes et des historiens de l’art, des philosophes, des anthropologues et des artistes, le festival sera l’occasion de parcourir l’histoire de la représentation des animaux dans les images et les créations humaines, d’une façon d’autant plus vivante qu’elle s’appuiera sur le grand bestiaire que recèle le château de Fontainebleau. Il sera aussi question de la façon dont notre appréhension de l’art, du passé aussi bien que du présent, est renouvelée par les grandesproblématiques actuelles de la cohabitation entre espèces humaine et animale ou du bien-être animal. Les artistes Adel Abdessemed et Barthélémy Toguo, les historiennes de l’art Caroline van Eck, Cécile Fromont et Estelle Zhong Mengual, l’historien Michel Pastoureau, les anthropologues Philippe Charlier et Jean-Loïc Le Quellec et beaucoup d’autres invités du festival s’interrogeront sur les changements qui affectent notre rapport au vivant et le rôle des images dans ce quipeut apparaître comme une nouvelle alliance.

Pour cette 11e édition, le festival met à l’honneur le Portugal et s’intéressera à l’histoire de l’art de ce pays, de la préhistoire à l’époque contemporaine. Plus d’une soixantaine d’invités lusophones seront présents pour présenter le foisonnement des arts visuels de ce pays avec lequel la France entretient des rapports à la fois de grande proximité et de méconnaissance. Cette année, le festival s’ouvrira par un dialogue entre deux des plus grands créateurs portugais d’aujourd’hui – Eduardo Souto de Moura – architecte lauréat du prix Pritzker en 2011 – et Pedro Cabrita-Reis – sculpteur qui a souvent exposé en France.

Responsable scientifique
Veerle Thielemans (INHA)

Les avant-premières du festival de l'histoire de l'art
Emmanuel Frémiet, Gorille enlevant une femme, 1887, plâtre teinté, 195 x 133 x 80 cm © Musée d'arts de Nantes - Photographie : M. ROYNARD
  • Mai 2022

    • Samedi 14

      17:00 - 18:30

Adresse

Musée d'arts de Nantes

nantes - Nantes

Conditions

  • Conférence accessible sur présentation d’un billet d’entrée du musée (8€/4€/gratuit). Sur réservation à l’accueil-billeterie du musée ou sur www.museedartsdenantes.fr