La Nuit des idées 2022 : (Re)construire ensemble la ville

Événement

Au cours d’une soirée exceptionnelle, qui aura lieu dans la prestigieuse salle Labrouste de la Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art ou en direct depuis cette page, l’INHA propose d’ouvrir le débat sur le thème « (Re)construire ensemble ».

La ville n’est pas seulement le cadre des dynamiques sociales et politiques, mais un enjeu à part entière dont habitants et habitantes, artistes et architectes sont les parties prenantes. À cet égard, les périodes de construction ou de reconstruction constituent des moments privilégiés où des représentations, parfois contradictoires, sont amenées à se rencontrer et s’affronter, pour déterminer les formes et les contours d’un paysage à venir. Cette Nuit des idées abordera la manière dont le consensus et le dissensus se définissent et s’expriment, au moment où les villes se font ou se défont.

La première conséquence d’une destruction, qu’elle soit le produit d’un cataclysme ou d’un conflit, consiste à transformer le paysage urbain en ruine. Les villes modernes en Europe sont marquées par de tels événements qui, du grand incendie de Londres (1666), au tremblement de terre de Lisbonne (1755), produisent un spectacle contradictoire, vestige d’un passé anéanti et prélude à un éventuel renouveau. Les ruines se trouvent au cœur d’une négociation au moment de savoir si la reconstruction doit se mouler dans les traces du passé, ou opérer une table rase.

Les contestations de l’ordre urbain et les oppositions aux projets d’aménagement prennent, quant à elles, des formes multiples. Si l’aspect dramatique des grandes scènes révolutionnaires, dont les incendies et les pillages renversent les monuments et les symboles d’un ordre établi, constituent des exemples canoniques, il existe, aussi, des conflits de basse intensité qui localement expriment le point de vue d’habitants et d’habitantes, d’usagers ou de groupes qui s’opposent aux grands travaux. Des percées haussmanniennes, à la rénovation du quartier des Halles, quelles sont les formes prises par les luttes urbaines ?

Enfin, dans cette histoire au long cours, les années 1960 qui voient émerger un « droit à la ville » marquent, peut-être, un tournant. Architectes et urbanistes tendent, alors, à repenser les modalités de leurs interventions, en inventant des pratiques de coopérations avec les habitants et les habitantes. En somme, cette traversée historique entend dresser des perspectives pour comprendre et agir sur les très profondes mutations que connaissent aujourd’hui les métropoles, et qui affectent au quotidien nos vies.

Créé pour célébrer la circulation des idées, cet événement, à l’initiative de l’Institut français, a vu naître une quinzaine de manifestations portées par le réseau culturel français à l’étranger depuis 2016, à travers le monde.
Le principe de la Nuit des idées demeure une invitation au partage international des idées, à la découverte de l’actualité des savoirs de tous domaines dans une forme accessible et festive, où les enjeux de notre temps peuvent être placés sous les feux croisés de la réflexion philosophique, des savoirs scientifiques, des pratiques artistiques, ou encore des expériences littéraires.

La manifestation privilégiera un dialogue européen sur les grands enjeux de notre époque à travers un prisme interdisciplinaire et dans un format convivial.

En partenariat avec l’Institut français et le musée du Louvre

Programmation
Lou Forster (INHA)

Pour voir l'événement en direct, cliquez ici

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Programmation en détails

19h30-19h45

Introduction d’Éric de Chassey

19h45-21h

Traces du passé, signes de l’avenir

Charlotte Chastel Rousseau (conservatrice au Musée du Louvre)
Réflexions à partir de deux paysages de Lisbonne

Table ronde

Joana Cunha Leal (professeure d’histoire de l’art à l’Université Nova de Lisbonne)
Marco Folin (professeur d’histoire de l’architecture à l’Université de Gênes)
François-René Martin (professeur d’histoire à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris)

Modéré par Charlotte Chastel-Rousseau (conservatrice au Musée du Louvre)

21h-22h

Critiques et résistances

Pauline Chevalier (maîtresse de conférence à l’Université de Bourgogne Franche-Comté, conseillère scientifique à INHA)
Une architecture industrielle pour la peinture : La XIIIe biennale de Paris à la Villette

Table ronde

Isabelle Backouche (directrice d’étude au centre de recherche historique de l’EHESS)
Françoise Fromonot (architecte, professeure à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville)

Modéré par Vincent Lemire (maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Gustave Eiffel, directeur du Centre de recherche français à Jérusalem)

22h-23h15

Coopération et participation

Catarina Alves Costa, Casas o povo (2010), vidéo HD, 15 min
Présenté par Mickaël Robert-Gonçalves (docteur en étude cinématographique)

Réalisé dans le cadre de la Triennale d’architecture de Lisbonne à partir de documents d’archives, Casa o povo expose la manière dont suite la révolution des Œillets (1974), une refondation de l’habitat social est entreprise au Portugal à travers le projet du SAAL (Serviço de Apoio Ambulatório Local [Support local pour les services ambulatoires]).

Table ronde

Delfim Sardo (directeur du Centro Cultural de Belém, commissaire de l’exposition The SAAL Process : Architecture and Participation, 1974-1976)
Nicole Concordet (architecte)
Dorota Jędruch (professeure d’histoire de l’art à l’Université de Jagiellonian, Cracovie)

Modéré par Lou Forster (chargé d’étude et de recherche à l’INHA)

23h15-23h30

John Cage, Imaginary Landscape no.4 pour 12 radios

Écrite en 1951, Imaginary Landscape no.4 constitue une œuvre emblématique de John Cage. Composée à l’aide d’une méthode aléatoire, elle ouvre la composition musicale aux sons ambiants diffusés sur les ondes hertziennes. Quelques mois avant 4’33’’ (1952), elle annonce l’importance que le compositeur accordera au silence, comme une manière d’accueillir « tout ce qui peut advenir ». Cette pièce s’inscrit dans une série composée à partir de 1939 sous l’influence de l’artiste futuriste Luigi Russolo. Cage fait, alors, « des sons des villes contemporaines […] la source de sa musique ». Écrits pour des orchestres de percussion incluant des freins de voiture à tambours, une enclume ou un gong plongé dans l’eau, les trois premiers opus tracent le sillon d’une musique bruitiste. Le quatrième volet offre une figuration de la ville d’un autre ordre, puisqu’elle s’appuie, désormais, sur un facteur d’indétermination lié au lieu et au moment où la pièce est interprétée. Enfin, la forme orchestrale qui réunit 24 instrumentistes induit l’idée d’un groupe ou d’une communauté à l’œuvre esquissant l’enjeu que constituera pour le compositeur la prise en compte de la musique comme une activité éminemment sociale. Pour la Nuit des idées, la direction de cette pièce interprétée par des musiciennes et des musiciens amateurs sera dirigée par la cheffe d’orchestre internationale Claire Levacher.

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Appel à participation

Nous sommes à la recherche de 24 musiciennes ou musiciens, amateurs ou professionnels, qui souhaiteraient participer à la Nuit des Idées à l’Institut national d’histoire de l’art pour interpréter Imaginary Landscape no.4, une pièce du compositeur américain John Cage, pour 12 radios et 24 instrumentistes, d’une durée de 5 minutes.

Prérequis : Savoir lire une partition musicale

Pour en savoir plus cliquez ici

Événement
Réunion générale de la section locale des résidents et résidentes, Pavilhão dos Desportos, Porto, 5 avril 1975. Alexandre Alves Costa.
  • Janvier 2022

    • Jeudi 27

      19:30 - 23:30

Adresse

Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art - Salle Labrouste

58 rue de Richelieu - 75002 Paris

Conditions

  • Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d'un pass sanitaire valide.