[En ligne] « Kunstschutz » et marché de l’art en France occupée

Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Conséquences, mémoires et traces de la spoliation

La commission allemande pour la protection du patrimoine (« Kunstschutz ») en France occupée bénéfcie dans l’historiographie française d’un traitement de faveur, tant la reconnaissance de ses efforts bien réels pour le sauvetage des collections publiques a éclipsé toute autre appréciation de ses multiples activités. Or, dès le mois de mars 1945, les Alliés soupçonnèrent les hommes du « Kunstschutz » d’avoir joué un rôle non négligeable auprès des nombreux directeurs de musées et marchands d’art allemands venus s’approvisionner sur le marché de l’art parisien, renforcé entre autres par des œuvres d’art spoliées. Qu’en est-il de ces présomptions aujourd’hui, au prisme des nouvelles recherches et des sources d’archives disponibles ? Si implication de ces historiens d’art du « Kunstschutz » il y avait, quel était son degré, et à quel niveau se situait-elle ? Et que peut apporter l’étude du « Kunstschutz », aussi bien aux recherches de provenance qu’à notre compréhension de la politique culturelle en temps d’occupation, entre protection, spoliation et propagande ?

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Intervenante

Christina Kott (germaniste et historienne, université Panthéon-Assas Paris 2)

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À propos de ce séminaire

Après un premier cycle de séminaires « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) » en 2019, consacré à la recherche de provenance dans différents pays, musées ou collections, le séminaire a poursuivi, en 2020, l’étude de quelques cas particuliers, abordé de nouveaux pays et s’est intéressé à la situation de certaines galeries. Au cours de cette deuxième année, perturbée par la crise sanitaire, le séminaire, organisé en lien avec l’Institut national du patrimoine et la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, a élargi son champ d’investigation au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’oeuvres d’art. En 2021, le séminaire poursuit ces réflexions : si la nécessité de la recherche et des restitutions des biens spoliés pendant la période nazie s’est désormais, et heureusement, imposée, cette quête suscite encore critiques et interrogations. Les questions sont nombreuses : pourquoi recherche-t-on les oeuvres d’art ? pourquoi s’intéresse-t-on aux oeuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une oeuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire veut également s’intéresser aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés ; ils retracent et font revivre autrement le parcours des biens et de leurs anciens propriétaires dépossédés.

En partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP)

Voir le programme complet du séminaire

Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Conséquences, mémoires et traces de la spoliation
Les membres de la section «Kunstschutz» dans leur bureau à l’Hôtel Majestic, siège du Militärbefehlshaber in Frankreich, janvier 1941. Copyright: Photographie de Hartwig Beseler (Nachlass Carlheinz Pfitzner, Rheinisches Archiv für Künstlernachlässe,Bonn.)
  • Mai 2021

    • Mercredi 12

      18:30 - 20:00

Adresse

Institut national d'histoire de l'art (INHA)

2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs - 75002 Paris

Conditions